CRÉDIT PHOTO : LAKIN OGUNBANWO
CRÉDIT PHOTO : LAKIN OGUNBANWO

UJU MARSHALL “EN AFRIQUE, LES GENS NÉGLIGENT L’INDUSTRIE DU MANNEQUINAT”

PAR CHAYET CHIÉNIN
24 MARS 2017


 
A tout juste 26 ans, Uju Marshall est actuellement l’un des top models les plus en vue du Nigeria. Chouchou des designers et lauréate de plusieurs prix en tant que mannequin, la belle nous raconte sans langue de bois son parcours, ses rêves et le monde du mannequinat au Nigéria.
 
 
Née dans la province d’Enugu, dans l’est du Nigéria, Uju Marshall est repérée par une agence de casting alors qu’elle suit ses études d’économie à l’université. C’était en 2010, elle n’avait alors que 19 ans. Un déménagement plus tard à Lagos, la carrière de la jeune femme décolle. Editos pour des magazines de mode, égérie beauté pour des marques de cosmétiques, défilés pour la crème des designers nigérians (Orange Culture, Iamisigo, Andreah Iyamah), sacrée meilleur mannequin à la Lagos Fashion & Design en 2014, puis en 2016 par le “Nigerian Entertainment awards”, Uju Marshall est en pleine ascension et fait partie des tops africains à suivre de très près.
 

Crédit photo : Lakin Ogunbanwo

 

Qu’est-ce qui vous plaît dans le mannequinat ?
Honnêtement, j’adore tout ce qui a trait au mannequinat. J’aime être prise en photo pour me sentir connectée aux idées des créateurs et leur donner corps. Le mannequinat est aussi une manière de m’exprimer sous différents angles et différentes lumières, d’exprimer quelque chose en moi qui ne se voit pas physiquement, mais qu’on découvre quand je défile sur le catwalk ou lorsque je pose pour une photo.
Lorsque des designers me choisissent pour un lookbook, ça compte beaucoup pour moi parce que ça veut dire qu’ils croient en moi, voient quelque chose en moi qui peut représenter leur marque en racontant une histoire, et j’apprécie vraiment cette opportunité.

 
 

C’est difficile d’être un top-modèle en Afrique ?
Je pense qu’être mannequin est difficile partout mais que les difficultés ne sont pas les mêmes en Afrique. Les gens négligent l’industrie du mannequinat en Afrique, ils ne la prennent pas vraiment au sérieux. Si tu dis que tu es un top-modèle, on te demande si tu es une prostituée. Ce n’est pas vraiment ancré dans l’esprit des gens comme quelque chose qui peut être un métier. Heureusement, les choses changent et s’améliorent d’année en année. Par exemple, au Nigéria, nous n’avons pas beaucoup d’entreprises liées au mannequinat. Quand j’ai commencé ma carrière en 2010, à ce moment là il n’y avait que 2 agences de mannequins; maintenant, il y en a beaucoup plus. La presse internationale vient à nos fashion weeks, ce qui apporte une meilleure visibilité aux designers, aux modèles et aux photographes.

Je pense que pour soutenir le mannequinat au Nigéria, nous devons convaincre les investisseurs d’investir dans les agences locales déjà bien implantées et de développer la recherche de talents. Aujourd’hui, à cause du manque de fonds et de sponsors, les agences de mannequinnats rencontrent de vraies difficultés.

 

 Crédit photo : Lakin Ogunbanwo

 

« J’ai envie de quitter ma zone de confort pour entrer sur le marché international »

 
 

Arrivez-vous à vivre de votre activité de mannequin ?
Au point où j’en suis, j’arrive à en vivre. Mais je ne peux pas garantir que ce soit le cas pour tout le monde.

Que pensez-vous de l’industrie de la mode au Nigéria ?
Ces dernières années, c’est devenu une industrie qui prend de l’ampleur. Chacun essaie de créer quelque chose qui va faire référence non seulement pour les africains mais également pour le monde entier. Auparavant, les designers africains utilisaient beaucoup les tissus imprimés. Aujourd’hui, ils ne tombent plus dans ce stéréotype du wax hollandais imprimé, ils vont bien au-delà de ça, c’est de plus en plus profond parce qu’ils sont très créatifs et s’inspirent de leurs traditions.

 

Crédit photo : Défilé Fruche, courtesy Lagos Fashion & Design week
 

Vous avez gagné beaucoup de prix, travaillé pour des designers incroyables, quelle est la prochaine étape pour vous ?
J’ai envie de quitter ma zone de confort pour entrer sur le marché international, en participant à des campagnes à l’étranger par exemple…Et je pense que c’est possible! Personnellement, je n’aime pas me limiter à cause de ce que peuvent dire les gens, du type «sur le marché international, ils n’aiment pas les modèles africains» ou «ils ne sollicitent pas de mannequins noirs». Peut-être que c’est le cas, mais ça ne veut pas dire que ça n’arrivera pas. Je pense que le bon moment n’est pas encore venu pour moi, mais je veux continuer à essayer et travailler pour réaliser ce rêve.

Qui sont vos designers préférés ?
J’adore Gozel Green parce qu’elles sont très créatives, elles jouent avec les coupes et les couleurs. J’aime beaucoup aussi Maki Oh, qui est très précise, minimaliste, chic et j’apprécie la manière avec laquelle elle prête attention aux détails. J’adore également Orange Culture, c’est facile à porter, amusant et unisexe.

 

Crédit photo : Lakin Ogunbanwo

 

Quelle est votre routine beauté ?
A vrai dire, je n’en ai pas vraiment, donc elle est très simple : je bois beaucoup d’eau, je fais un gommage du visage trois fois par semaine, un masque facial une fois par semaine et j’hydrate mon corps avec du beurre de karité.

Que conseillerez-vous aux filles qui aimeraient se lancer dans le mannequinat ?
Mon conseil c’est d’être patient dans la vie. Si tu n’as aucune patience, tu ne prendras jamais la bonne voie. Ensuite, avoir une vision est crucial, parce que sans vision tu n’as aucune destination.

Instagram : @_ujumarshall

 
 
 
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