Abidjanaise et fière de l’être, c’est sous le pseudo évocateur L’Abidjanaise que Marlyse-Carole Gakpa, 27 ans, officie sur les réseaux sociaux. Née à Anyama, un district d’Abidjan en Côte d’Ivoire, la jeune femme est chargée de communication dans la vie et également blogueuse. En lançant son projet photo, à l’intersection de l’art et la mode, elle veut présenter Abidjan sous un angle plus arty et créatif. Un angle, selon elle, trop peu montré par les médias. Découvrez son univers en 5 questions clés.
Crédit photo : “Odyssée” courtesy Eddy Dagher
Pourquoi Abidjan ?
Abidjan c’est chez moi, c’est là où je vis et c’est un endroit qui m’inspire énormément. J’ai choisi pour pseudo l’Abidjanaise parce que c’est ce que je suis et revendique. Mon idée en lançant mon projet photo était de montrer ma ville telle que je la vois et telle que les gens n’ont pas l’habitude de la voir. Je le fais sous forme de scénettes photographiques mixant mode, art et esthétique africaine. Je m’occupe du stylisme, de la direction artistique et fais appel à des amis pour la photographie.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer?
En fait, je n’ai pas vraiment eu le choix. J’avais ces idées en moi qui m’obsédaient et il fallait que cela sorte. Mon blog est le véhicule dont je me sers pour exprimer cette impulsion créative. J’ai été également inspirée par le travail de certains collectifs
comme les sud-africains de I see a different you et 2 Many siblings qui ont créé une vraie dynamique.
Quelles sont les idées ou valeurs que vous défendez à travers ce projet?
Mon ambition est de produire une image plus valorisante de la Côte d’Ivoire pour re-dynamiser le storytelling autour de l’identité africaine. C’est une manière pour moi de contribuer au “rebranding” de l’Afrique en quelque sorte. Les médias occidentaux ont tendance à montrer l’Afrique que sous un seul angle généralement négatif avec les guerres et famines. Mais l’Afrique ce n’est pas que ça! On est une jeunesse ambitieuse, créative, résiliente, ouverte sur le monde, avec l’envie d’y arriver. Certains arrivent même à faire de grandes choses avec peu ou les moyens du bord.
Crédit photo : “Tirailleur” courtesy Eddy Dagher
Quelles sont les thématiques que vous abordez ?
J’ai commencé en faisant des photos au hasard dans la ville d’Abidjan, sans concept particulier. Puis, je me suis mise à travailler par série thématique. Par exemple, avec la série Odyssée, je traite la thématique de la quête de l’identité personnelle. Cette possibilité de sortir de soi, de sa zone de confort pour découvrir qui on est et la part de magie qu’on a en soi. C’est un thème que je vis au quotidien, mais je me rends compte que c’est une thématique très universelle car elle interpelle d’autres personnes également autour de moi. Il y’ a aussi, la série Akôbo system qui est un essai visuel sur les codes vestimentaires africains.
D’ailleurs, comment se porte la scène artistique ivoirienne?
Elle se porte plutôt bien. Elle se développe avec une nouvelle génération d’artistes tels que Paul Sika, Loza Maleombho ou encore Aboudia qui produisent un art contemporain, pop, incorporant nos traditions et identités africaines avec des éléments plus globaux. C’est un art qui s’ouvre au monde. Aujourd’hui, je pense qu’on peut dire que la création artistique est à portée de tous, ce n’est plus seulement réservé à une élite ayant fait les Beaux Arts. Au contraire, chacun de nous possède une petite étincelle créative qu’il peut faire jaillir.
blog : itslabidjanaise
instagram : @itslabidjanaise
À LIRE AUSSI