
Connue pour son blog mode depuis 2013, Freddie Harrel cartonne désormais avec « Big Hair No Care », sa marque d’extension capillaire. De blogueuse à entrepreneuse, il n’y a qu’un pas : rencontre avec l’influenceuse qui entend révolutionner le secteur de la beauté noire.
C’est dans son appartement, au rez-de-chaussée d’un ancien lycée français à Londres, que nous accueille Frédéric Harrel, rayonnante trentenaire. On l’attendait au tournant avec une griffe de vêtements, mais voici que la blogueuse mode surprend en lançant, en avril 2016, sa propre marque d’extensions capillaire afro : Big Hair No Care.
Lancé en grandes pompes à Londres, New York et Paris via des pop up stores, Big Hair No Care propose des extensions capillaires à clipser soi-même sur ses cheveux (clips-in) ou des lace front wig (perruques). Au delà d’un packaging instagrammable à souhait, avec des noms de produits amusants comme “The zero drama queen” ou “No stress princess”, Freddie Harrel apporte un vent de fraîcheur dans ce secteur, avec un discours novateur, amical et décomplexé, prônant simplicité et facilité. Mieux, en scandant “’fair hair’ = 0% human hair, 100% premium synthetic”, la jeune femme entend briser le paradigme actuel qui veut que les extensions capillaires naturelles soient le must have, pour y préférer celles synthétiques pour des questions éthiques.
En voulant en savoir plus sur son entreprise Big Hair No Care, nous avons remonté le fil des cheveux de Freddie Harrel et de sa quête d’identité. Après avoir souhaité bonne nuit à son fils Hugo, qu’elle surnomme affectueusement “Couscous”, elle nous parle de ses débuts, ses déboires et ses bonheurs.
Crédits : Tom Harrel
« J’ai toujours eu le sentiment d’être une fraude capillaire : je n’y connais rien en cheveux et j’ai la flemme d’en prendre soin. Maintenant, j’ai compris que c’était justement ce qui faisait ma force : c’est ce qui m’a donné l’idée et l’envie de faire quelque chose qui simplifie la vie de toutes les femmes. »
Quel métier rêvais-tu d’exercer, enfant ?
Au départ, je voulais devenir neuro-chirurgienne, alors que je n’ai jamais supporté la vue du sang. Finalement, j’ai fait une école de commerce. Comme j’avais sauté une classe, j’y suis entrée à 17 ans. Le week-end, je ne pensais même pas à sortir, juste à regarder Smallville sous ma couette pendant que mes camarades parisiens allaient boire des verres aux Planches, la boîte de nuit de la jeunesse dorée de l’époque. C’était un autre monde pour moi. On me renvoyait souvent à des stéréotypes négatifs sur les Noirs de banlieue.
Quel a été le déclic qui t’a fait quitter Paris pour Londres ?
Après mon master en finance, j’ai travaillé pendant un an et demi en analyse risques pour une grande banque à la Défense, mais je me suis vite rendu compte que ce milieu ne m’intéressait pas suffisamment pour y évoluer et vouloir y faire carrière. J’étais jeune, j’avais un bon salaire, et je venais de découvrir Asos donc je venais tous les jours au bureau avec des tenues toujours plus flamboyantes. Un jour, un de mes collègues m’a dit : « Fred, je sais que tu es intelligente mais ta manière de t’habiller peut être une distraction pour les autres. »J’avais déjà compris qu’il fallait que je me reconvertisse quand une de mes copines m’a parlé de son MBA en ebusiness. Je me suis inscrite et j’ai adoré. C’était en 2010 : Facebook était encore nouveau, Twitter venait d’arriver, et Instagram n’existait même pas encore. Je suis ensuite entrée en stage de marketing digital chez BrandAlley, un peu par hasard et non par amour pour la mode. Après, j’ai passé des entretiens horribles pour trouver un poste. Entre les recruteurs qui s’étonnent que je ne vienne pas avec plein de notes sur leur entreprise et ceux qui me demandent des calculs de tête impossibles alors qu’Excel est fait pour ça, c’était du n’importe quoi. Certains étaient vraiment attachés aux questions de prépa élitistes. Comme je sortais avec un Anglais à cette époque, j’ai décidé de chercher un poste en Angleterre où je savais que la mentalité était différente. J’ai été prise par l’agence de pub Ogilvy.
Tu ne t’imaginais toujours pas travailler dans la mode ?
Ce n’est qu’un an plus tard, quand je suis tombée sur une annonce Asos que ça m’a enfin traversé l’esprit. J’ai été prise en août 2012 comme Marketing and Sales Manager, un poste basé à Londres pour la marque qui se lançait alors en France. Là, j’ai créé des événements en France avec des blogueuses, c’était génial ! Ensuite, j’ai travaillé comme Performance Marketing Manager pour Vestiaire Collective, depuis l’Angleterre mais tout le temps en contact avec les équipes françaises. Cette expérience m’a confirmé que j’étais beaucoup plus à l’aise à travailler avec des Anglais. C’est pourquoi je suis devenu Digital Marketing Manager chez Topshop, mais je commençais à me lasser de mes tableaux excel et voulais être plus près des vêtements.
C’est là que tu décides de lancer ton blog ?
J’ai lancé mon blog “I go by Frankie” juste avant de rejoindre Topshop, en août 2013. J’étais en profonde dépression et venais de commencer une thérapie. Je suis allé voir une psy en lui disant en gros : « Il y a plein de voix dans ma tête qui ne s’entendent pas entre elles. Aidez-moi ! » Le blog est alors devenu un moyen de laisser s’exprimer toutes ces personnes qui cohabitaient en moi. Au lieu de détester toutes ces Freddies qui me composaient, je me suis enfin autorisée à apprendre à les connaître et les aimer.
Comment as-tu opéré ta reconversion professionnelle pour te rapprocher de la mode ?
J’ai commencé à suivre des cours du soir de dessin et me renseigner dans l’entreprise pour passer du côté du stylisme mais une femme haut placée m’en a dissuadée. C’est là que je suis tombé sur l’annonce de Asos « Personal stylist » : en gros, le boulot consistait à être blogueuse à temps plein pour le compte de la marque. À cette époque, j’avais déjà mon blog, postais régulièrement des photos de mes tenues du jour, et fédérais une communauté de 2000 personnes environ, donc j’ai postulé. Le processus de recrutement ressemblait un peu à X Factor : il y avait des épreuves de groupes, d’autres en solo, et on était éliminé au fur et à mesure. Je me souciais surtout des autres candidates noires, car je me doutais qu’il n’y aurait qu’un créneau pour « la noire ». Et j’ai été prise ! C’était cool au début, mais on vivait de manière totalement décalée, de 13h à 21h, 7 jours sur 7, et l’ambiance s’est dégradée. Je me suis alors consacrée à mon blog.
Dès le début de ton blog, tu portes les cheveux naturels. Ça a toujours été le cas ?
J’ai commencé à me défriser autour de l’âge de 13 ans. J’étais chez l’une de mes tantes aux cheveux défrisés. Elle recevait de la part de sa soeur aux États-Unis des pots de défrisants qui me faisaient rêver. Je voulais ressembler à Aaliyah ! Jusque là, je ne portais que des nattes car c’était le plus pratique. J’ai continué à me défriser les cheveux jusqu’à la fin de mon école de commerce environ. Non pas parce que je voulais porter mes cheveux naturels, mais justement parce que je ne portais que des tissages et des perruques donc à quoi bon défriser ce que j’avais en dessous. Petit à petit, l’idée de porter un afro a fait son chemin, et je l’ai accomplie la première fois alors que j’étais en stage chez BrandAlley. C’était mes cheveux avec quelques extensions, et ça m’allait beaucoup mieux. Quand je me suis installé à Londres, j’ai vraiment compris à quel point mes cheveux, mais aussi ma manière de m’habiller, et bien évidemment ma couleur de peau semblaient avoir un impact sur ma carrière en France. Je me souviendrai toujours de ma tenue pour mon entretien chez Topshop : jean, crop top Batman, et mon afro. Ça ne serait jamais passé en France, alors qu’en Angleterre ça ne pose aucun problème. On ne te demande pas quelle prépa, ni quelle école tu as faite. On t’accepte avec ta personnalité, du moment que tu as les compétences.
Crédits : Tom Harrel
« J’ai lancé mon blog comme le début d’un voyage spirituel pour apprendre à me connaître, et je mets tout en pratique dans ma façon d’entreprendre mes rêves. »
Où trouvais-tu tes extensions à l’époque ?
Au départ, j’achetais des cheveux naturels. Ils coûtaient une blinde, il fallait consciencieusement en prendre soin et les démêler. C’était une vraie galère, je m’en occupais mal et forcément ils duraient moins longtemps que prévu. En plus, j’ai commencé à me renseigner sur leur origine grâce à des documentaires comme Good Hair, ce qui m’a totalement dégoûté de la traite du cheveu humain. J’ai commencé à porter des cheveux synthétiques mais ceux que je trouvais était trop brillants et puaient le plastique. Pour trouver une meilleure solution, je traînais sur des forums cheveux afro où des femmes s’échangeaient leurs astuces et techniques. L’une d’entre elle a donné le contact de sa fournisseuse en Chine. Je l’ai contacté pour obtenir des extensions bouclées en cheveux naturels dans un premier temps. Ensuite, je lui ai demandé si elle pouvait réaliser un fini semblable à ma texture naturelle 4C (des cheveux crépus aux boucles les plus serrés, ndlr) mais en synthétique. Je lui ai envoyé plein de photos du résultat que je souhaitais, elle a accepté et a réussi. Quand je postais des photos de mes looks sur mon blog, nombreuses étaient les lectrices à complimenter mon afro et à me demander d’où venaient mes extensions, etc.
Comment l’idée d’en faire une marque a-t-elle germé ?
Installée à Londres avec mon mari Tom, je venais de lancer SHE Unleashed des ateliers pour aider les femmes à gagner confiance en elle. Deux semaines plus tard, on a proposé à mon époux un poste qui ne se refuse pas à Genève, donc on a décidé de s’installer en Suisse. Avant d’emménager, j’y ai rejoint Tom le temps d’un week-end pour découvrir cette ville que je ne connaissais pas. En l’espace de 24h sur place, j’ai eu au moins 4 crises d’angoisse. Au moment de repartir à Londres, depuis l’aéroport, je commentais à voix haute la marque d’extensions capillaires naturelles d’une autre blogueuse. Je disais naïvement : « Franchement, un business de cheveux, je te le monte en 5 minutes. Quand t’y penses, j’ai le fournisseur, une base importante de followers intéressées et l’expérience en ebusiness qu’il faut. » Ce à quoi Tom m’a répondu : « Vas-y, fais-le alors ! » Plus j’en parlais à Tom, plus ça me semblait être une bonne idée de lancer une marque d’extension capillaire synthétique premium, et quand on a atterri à Londres j’étais décidée à me lancer direct.
Comment as-tu lancé ton entreprise Big Hair No Care ?
On a eu cette conversation fin janvier 2016 et deux semaines après j’avais trouvé le nom et commandé les premiers échantillons. Quelques mois plus tôt, j’avais rencontré les fondatrices du site de produits de beauté afro AntidoteStreet.com car elles voulaient que je sois l’une de leurs ambassadrices. Elles vendaient presque tout sauf des extensions, alors je leur ai proposé l’exclusivité de la vente des premières extensions Big Hair No Care (BHNC). Dans le même temps, ma grossesse a débuté et je suis tombée gravement malade. Le jour où les déménageurs sont venus à Londres chercher les cartons pour les emmener à Genève, j’étais en train de vomir dans les toilettes et je me souviens très bien m’être dit : « Tu sors la tête des toilettes et tu fais ton putain de site ! » J’ai passé ma journée à construire le site vitrine et organiser les deux semaines de préventes en avril. C’était le meilleur moyen pour ne pas avoir à avancer les fonds ou faire d’emprunt à la banque. Dès lors, on a eu assez de cash pour que la production commence sur de bonnes bases.
Tu ne te sentais pas submerger à mener de front ta grossesse et ton entreprise ?
Les premières commandes ont été honorées comme prévues en mai et on était déjà sold out en juin. À chaque réassort, on était de nouveau en rupture de stock dans le mois, ça allait si vite. Fin septembre, j’ai profité de mon passage à Londres pour refaire le site et le logo, et voulais tout relancer avant mon accouchement prévu en novembre. Or, je n’avais plus le droit de prendre l’avion, donc j’ai dû prendre le train de Genève à Paris, puis l’Eurostar jusqu’à Londres. Mais il y avait trop de choses que je voulais refaire, et ça n’était pas possible de tout réussir avant mon accouchement, donc on a mis Big Hair No Care en pause d’octobre 2016 à mars 2017 où l’on s’est relancé avec un nouveau site et un nouveau logo.
Comment as-tu pris la décision de revenir t’installer à Londres ?
À ce moment là, les commandes ne passaient plus par AntidoteStreet.com mais uniquement par le site de BHNC, ce qui signifiait que j’avais beaucoup plus de questions logistiques à gérer. En plus, mon activité en tant que Freddie Harrel explosait aussi et Londres me manquait beaucoup, donc j’ai décidé de m’y réinstaller. Tom a démissionné pour me suivre. Il a profité de sa période de clause de non-concurrence pour s’occuper de notre fils Hugo. On a laissé le petit chez ma mère à Paris le temps de signer un bail pour ouvrir un pop-up store à Brixton et visiter des appartements. Tout se passait en même temps : on a ouvert la boutique le 24 juin et emménagé dans l’appartement le 25 juin 2017. Il y avait tant de choses à gérer que Tom a décidé de travailler avec moi, ce qui lui permettait aussi d’être plus présent pour Hugo aussi.
Qu’est-ce qui fait la particularité de Big Hair No Care ?
Big Hair No Care, c’est presque un accident à l’origine. J’ai toujours eu le sentiment d’être une fraude capillaire : je n’y connais rien en cheveux et j’ai la flemme d’en prendre soin. Maintenant, j’ai compris que c’était justement ce qui faisait ma force : c’est ce qui m’a donné l’idée et l’envie de faire quelque chose qui simplifie la vie de toutes les femmes. J’ai trop souvent galéré avec mes cheveux. Je me souviens, quand j’ai passé un semestre en Chine pour mes études, je venais d’acheter une lace-wig mais je ne savais pas bien le mettre, la colle dépassait de partout, c’était une catastrophe. Nous, les femmes noires, on a tellement l’habitude que tout soit compliqué en matière de cheveux, qu’on ne cherche même plus à faire simple. Bien souvent, les mèches que tu achètes ne ressemblent pas aux résultats vendus sur le packaging ou les réseaux sociaux de la marque : c’est une galère à poser puis à coiffer. Et ça, c’est quand il y a une marque identifiée ! Demande à une fille qui s’achète chaque mois le même paquet d’extensions à Château d’Eau de quelle marque il s’agit. Elle ne saura sûrement pas te répondre. Big Hair No Care, c’est la porte d’entrée pour plein de femmes qui n’ont jamais osé porter des extensions parce que ça leur paraissait trop compliqué, trop cher, ou pas assez éthique. D’ailleurs, on est en train d’étudier comment récupérer les extensions usagées de nos clientes pour les recycler et leur donner une seconde vie.
En quoi est-ce que la simplicité d’utilisation de Big Hair No Care a quelque chose de politique ?
Comme nos produits sont extrêmement simples d’utilisation, cela permet de gagner un temps fou. Il suffit de clipser les extensions aux cheveux. La pointe des clips se compose d’une boule en silicone. Cela n’abîme donc pas les cheveux naturels en dessous qui peuvent être tressés, en vanilles, ou laisser libres. En société, on se moque souvent des femmes noires comme étant superficielles, prêtes à dépenser des milles et des cents pour leur peau et leurs cheveux. Or, c’est souvent parce qu’on les conditionne à ne se sentir jamais assez belles et que peu de choix s’offrent à elles. Avec Big Hair No Care, je veux nous proposer une option accessible à tous les plans, afin qu’elles investissent le temps et l’argent qu’elles économisent ailleurs : leur éducation, leur santé mentale, leur carrière, l’immobilier. Ces extensions n’ont pas besoin d’être lavées, démêlées, ou conditionnées, donc le soir en rentrant du boulot, vous avez juste à les retirer et vous occuper de vous et de vos cheveux. C’est du temps que vous gagnez pour accomplir d’autres choses : lire des livres, prendre des cours du soir, passer votre permis, ce que vous voulez.
Crédits : Big Hair No Care
Tu sembles vouloir opérer un changement social à travers ta marque. Quel serait-il ?
Quand je veux m’acheter un vernis, je peux aller dans un Superdrug (chaîne anglaise de boutiques de cosmétiques, ndlr) à la déco sympa et à la sélection pointue. Quand je veux un shampoing, ça devient déjà plus compliqué. Quand je veux des extensions, je ne comprends pas pourquoi je dois aller dans des boutiques implantées seulement dans certains quartiers, aux étagères collantes, aux produits parfois périmés. Ce n’est pas normal qu’on n’ait pas d’expérience semblable à Superdrug ou Glossier pour les femmes noires. Toutes les femmes n’ont pas recours à l’auto-bronzant, pourtant on en trouve dans tous les circuits de commerce traditionnel. D’autant que les extensions ne sont pas qu’accessoires pour les femmes noires. C’est ce qu’on appelle des solutions de protective styling : ça tient davantage du hair care que d’une décoration. Cela fait partie de la routine de la majorité des femmes noires : 60 % d’entre elles y ont recours. C’est pour ça que la qualité de l’expérience utilisateur constitue l’une de mes priorités. J’ai envie que le protective styling devienne aussi normaliser que l’engouement pour les bars à sourcils.
As-tu observé une approche différente du cheveu afro entre les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ?
Le marché américain est immense et fonctionne vraiment comme une société de service qui n’a pas l’habitude du Do It Yourself (DIY). Les Américaines vont chez le coiffeur pour tout, ne serait-ce que pour qu’on lave pour elles leur tissage ou le faire boucler. Face à nos clips, elles nous répondaient parfois : « Ah, génial ! Ça a l’air vraiment faciles à poser ! Je vais demander à ma coiffeuse de me les mettre ! » L’enjeu, c’est vraiment de leur faire comprendre qu’elles peuvent le faire elles-même. Au Royaume-Uni, c’est vraiment les reines du DIY. Les Françaises sont beaucoup plus méfiantes. Le bouche à oreille y fonctionne mieux que le buzz, donc on a besoin d’adopter une approche plus intime. C’est pour ça qu’on va développer un système de distribution spécifique pour ce pays.
Sur ton blog, tu disais que 2017 serait l’année où tu t’autoriserais à rêver grand. Est-ce un objectif que tu as réussi à atteindre ?
Maintenant que j’ai réconcilié toutes ces femmes qui bouillonnaient à l’intérieur de moi, je me vois désormais comme une équipe. J’ai lancé mon blog comme le début d’un voyage spirituel pour apprendre à me connaître, et je mets tout en pratique dans ma façon d’entreprendre mes rêves. Quelque part, .big hair no care. c’est le résultat de la philosophie SHE Unleashed. Depuis des années, je disais à Tom que je rêvais d’un moyen qui nous permettent de travailler ensemble, avec nos propres horaires. C’était un objectif que je ne pensais jamais pouvoir atteindre. Or, la raison principale qui pouvait nous faire quitter Genève pour revenir à Londres était : est-ce que ça peut valoir le salaire de Tom, alors trader dans le pétrole à Genève ? C’était chaud ! Eh bien, j’ai réussi à le faire (rires) ! Pour moi, 2018, c’est vraiment l’année de la femme noire. Cette année, j’ai l’impression d’avoir trouvé ma force. J’ai compris que l’équilibre, ce n’est pas un objectif qui s’atteint, mais un chemin permanent.
Quel a été le meilleur conseil carrière qu’on t’ait donné ?
Tout arrive pour une raison. C’est la meilleure façon d’aborder l’échec. Il faut les voir comme des tests et des opportunités de se renouveler. Je dirais aussi qu’il ne faut pas hésiter à chercher et demander de l’aide.
Toi, quel conseil carrière donnerais-tu ?
Il ne faut pas attendre d’avoir tout le cheminement en tête pour se lancer. Je dirais même que si tu as déjà tout planifié, c’est que c’est déjà trop tard. Cela signifie que tu as trop réfléchi quelque chose que tu n’as encore présenté à personne, tu ne sais même pas si le public aimera.
Enfin, quel conseil capillaire donnerais-tu aux femmes noires ?
Fais ce que tu veux ! Porte-les naturels, bouclés, défrisés, sous un tissage… Fais ce que tu veux, you are more than your hair !
Site : www.bighairnocare.com
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4 adresses recommandées par Freddie Harrel :
Une adresse gourmande : les cafés-restaurants Farm Girl, à Chelsea, Notting Hill et Soho.
Une adresse beauté : Charlotte Mensah Salon (347 Portobello Rd, London W10 5SA).
Une adresse déco : les boutiques West Elm, à Tottenham Court Road et Westfield London.
Une adresse mode : Minoï the shop (43 rue du faubourg Saint-Martin, 75010 Paris).
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